Vacances d’été 2025 : le grand écart entre envies d’évasion et réalités économiques

Publié le 13 mai 2025

Dans un contexte d’inflation persistante et d’incertitude sur le pouvoir d’achat, les vacances d’été 2025 ne ressembleront pas à celles des années précédentes.

Selon une enquête menée par Ipsos pour l’Alliance France Tourisme, près d’un Français sur deux envisage de partir cet été, mais souvent au prix d’ajustements budgétaires conséquents. Entre réductions de durée, économies sur les loisirs et recentrage sur des destinations locales, les vacances se veulent plus sobres, plus raisonnées, mais toujours aussi essentielles pour le moral des ménages.


Un budget sous pression : moins de plaisirs et séjours raccourcis pour préserver les congés

Le principal enseignement de l’étude Ipsos tient dans cette tension croissante entre le désir de partir et la nécessité de limiter les dépenses.

Si 50 % des Français prévoient de partir au moins une semaine cet été, ils sont nombreux à revoir leurs ambitions à la baisse. 30 % d’entre eux déclarent déjà qu’ils écourteront la durée de leur séjour, un indicateur fort des arbitrages financiers auxquels les ménages sont contraints.

Le budget moyen estimé à 1.820 euros cache d’importantes disparités :

  • les foyers les plus modestes (32 %), les seniors (27 %) et les habitants des zones rurales (31 %) sont surreprésentés parmi ceux qui ne partiront pas.

La fragilité économique s’invite dans les projets estivaux, malgré une volonté largement partagée de préserver un temps de pause.

Pour ceux qui partent, les coupes budgétaires ciblent d’abord les “dépenses plaisir” : restaurants, sorties culturelles, activités payantes ou shopping. Près de 70 % des vacanciers prévoient de limiter ces postes, en cherchant à préserver l’essentiel — repos, retrouvailles et nature — tout en restant prudents face aux incertitudes économiques. L’étude montre également une évolution des mentalités vers un tourisme moins impulsif, plus organisé et souvent planifié bien à l’avance pour maîtriser les coûts.

Vacances d’été 2025 : le grand écart entre envies d’évasion et réalités économiques

Tourisme de proximité, hébergements alternatifs et nouvelles priorités

Face à la nécessité d’adapter leurs habitudes, les Français modifient aussi en profondeur leur façon de voyager. Le tourisme domestique reste ultra-majoritaire, avec 68 % des vacanciers privilégiant des destinations en France. Cette préférence pour la proximité traduit autant une logique économique qu’un attachement au patrimoine local. Les régions côtières, les espaces naturels, la montagne et les campagnes attirent une clientèle en quête d’authenticité et de calme.

Les types d’hébergements choisis reflètent cette tendance :

  • 39 % optent pour des locations saisonnières, jugées plus économiques et conviviales.
  • 20 % comptent sur l’accueil chez des proches,
  • et 17 % misent sur le camping, solution encore prisée pour son bon rapport qualité-prix.
  • L’hôtel, plus onéreux, séduit encore 26 % des vacanciers, souvent sur des séjours plus courts.

Les jeunes de 18 à 34 ans, plus mobiles et souvent sans enfants, sont 34 % à envisager un voyage en Europe, contre une moyenne nationale de 26 %. Ils visent des destinations proches, peu coûteuses, accessibles en train ou en vols low cost, dans une logique de compromis entre dépaysement et budget maîtrisé.

Mais au-delà des chiffres, l’étude révèle aussi une aspiration collective à “se déconnecter” : 63 % des sondés évoquent le besoin de s’évader, de rompre avec le quotidien. Le facteur “famille” reste également fort, avec 40 % des vacanciers mettant en avant le temps partagé avec leurs proches comme motivation principale.

 

 

Vers un modèle touristique plus résilient et plus durable ?

L’été 2025 s’inscrit dans une phase de transition. Le modèle touristique traditionnel, basé sur la consommation et l’évasion sans limites, laisse place à une approche plus mesurée, plus consciente et en phase avec les enjeux économiques et environnementaux. Comme le souligne l’analyse, « les Français n’abandonnent pas les vacances, ils les réinventent ».

Ce réajustement n’est pas uniquement subi. Il dessine peut-être les contours d’un tourisme plus vertueux, recentré sur les essentiels : lien social, redécouverte du territoire, qualité de l’expérience plutôt que quantité. À terme, ces nouvelles habitudes pourraient constituer un socle pour un tourisme plus équilibré, à la fois pour les voyageurs et les territoires qui les accueillent.

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